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s’accroche au monde, même si la connaissance prouve que la structure des
              réalités dites objectives n’est pas valable.

              C’est pour cela qu’il s’afflige et reste lamentablement attaché aux habitudes
              anesthésiantes qui l’amollissent et l’avilissent. Il est ébranlé par la mort, il
              se désespère, il hait la souffrance tout en la fomentant, il fuit la peur tout

              en la répandant, il ressent sa propre hallucination qui le châtie.

              Pourtant, la Bonne Nouvelle dans son épopée reflète l’histoire de l’homme
              tourmenté qui frappe anxieusement aux portes des cieux, et reçoit en
              réponse l’espérance et l’amour lorsqu’il y est généreusement accueilli.

              Partout, la figure du singulier Galiléen était un rayon de lumière dans la

              nuit des doléances humaines, éclairant de l’intérieur les besoins de tous.

              Combattu en son temps, Il n’est toujours pas accepté aujourd’hui en raison
              de la fausse culture qui intronise le crime et méprise l’honneur, qui plaide
              contre l’amour par les humiliations amères, et considère la victoire sur
              eux-mêmes des méprisés du monde comme une défaite due à l’échec de

              leurs aspirations.

              ... Et l’épopée du Christ chante de toute sa force.

              C’est là que se trouve au quotidien la représentation des vies que sa vie a
              élevées. Les existences qu’Il a relevées semblent nombreuses, mais les
              mêmes afflictions renaissent sans cesse, telle la nouvelle floraison des vieux
              arbres de l’angoisse, et elles paraissent attendre le Jardinier d’autrefois...


              Voici, plongées dans la douleur, les mères et les veuves affligées, telle celle
              de Naïm, suppliant désespérément de l’aide, l’âme déchirée ; revêtues
              d’illusions, glissant dans l’oisiveté  hallucinée, des vierges  folles défilent
              dans un cortège sans fin d’égarements,  oubliant leurs responsabilités,
              s’enivrant pour tomber  aussitôt endormies dans les fossés de l’erreur,
              perdant leurs fiancés lorsque ceux-ci arrivent ; les usuriers négligents qui
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